d'une ile à l'autre, je vais rentrer chez moi dans quelques heures... pour repartir. un voyage personnel, en lieux répétitifs. un journal de bord en papier et en poèmes.
mardi 17 janvier 2012
les vaches jaunes
LES VACHES JAUNES
Dans la ville de Mysore, contrairement aux grandes métropoles in-diennes, les vaches font partie du quotidien, tout comme les fermes : elles four¬nissent le lait et ses produits dérivés que sont les buttermilk, les badam milk, les Mysore pack, les pedas, les ghees et autres délices qu’on achète dans tous les bars, les tea et coffee’s shops. La popu-lation, elle, con¬tinue d’acheter du lait au laitier ambulant, de même qu’elle se rend dans les milk shops les plus proches. Je fais de même. Chaque jour, j’achète mon buttermilk et yaourt au shop du coin.
Je croise les vaches ; je choisis mes itinéraires en fonction de ces belles, je l’avoue. Certaines ruelles sont des étables de quartier ; on y parque les vaches le soir, après la traite.
Depuis deux jours, leurs robes sont teintes en jaune, coutume locale qu’on pratique en relation avec la moisson et la grande fête de poon-gal, qui est célèbre partout en Inde. Depuis deux jours, tout le monde les bichonne et leur offre des fruits frais. Jaunes, elles sont ; souvent les cornes sont peintes en rouge ou rose fuchsia. Elles ont quelquefois des dessins sur le front, une nouvelle clochette, des fleurs.
C’est un plaisir de partir à la chasse d’une nouvelle vache dans des quartiers plus éloignés, histoire de rompre la monotonie, car je con-nais bien celles de ma rue. Hier soir, j’ai eu la chance d’assister à la marche sur un feu de paille pour les vaches. Ça se passait dans une ruelle près du temple. Le rituel, organisé par une famille, était d’une simplicité. Elle rassemblait les résidents de la rue dans la bonne hu-meur. Les vaches, guidées par les jeunes hommes de cette famille — qui sautaient de concert avec elles au-dessus des feux de paille dépo-sés en travers de la rue — ont accompli, victorieuses, leur marche.
Après deux ou trois allers-retours, le feu, rapidement, s’éteint. On bénit les vaches, puis on les rentre dans la petite maison. L’intérieur sent le lait et la vache. Ici, elles vivent à huit, avec leurs petits — une famille plutôt nombreuse.
La cérémonie se termine, chaque convive repart avec un sachet de sucreries mélangées avec des graines, des épices, du coco. On s’éloi-gne alors en rickshaw , avec des lumières plein les yeux.
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2 commentaires:
Mais ce sont des vaches... comme chez nous! Nos vaches canadiennes sont noires et blanches mais elles ne courent pas les rues!
Fascinant de vous lire. Je prépare un repas indien samedi. Je penserai à vous.
they look so peaceful
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